Michaël Potier, quarantenaire diagnostiqué surdoué, zèbre, en novembre 2023. Interné régulièrement en psychiatrie par différents psychiatres n'ayant aucune connaissance de l'univers des Hauts Potentiels intellectuels et émotionnels. Pensées philosophiques, science et conscience, poésies, journalisme et humanité. "Il y a ceux qui n'osent pas, et d'autres qui vont plus loin". Partagez, merci :-)
Moi, Surdoué ?
Bonjour à toutes et tous,
Si je devais compter le nombre de fois où j’ai séjourné en établissements psychiatriques en l’espace de trois ans, les dix doigts de mes deux mains ne me suffiraient pas.
C’est l’histoire d’un homme, âgé désormais de quarante-quatre années, emprunt de sagesse, de bonté, mais aussi parfois – et hélas trop souvent – de colère. Mais qui est donc ce jeune homme, Michaël Potier ?
Né le 1er avril 1977, à la maternité de Bonneville, d’une mère infirmière, et d’un père cadre dans le décolletage puis assez haut placé dans la micro mécanique, j’ai aussi un jeune frère, Alexandre, de cinq ans mon cadet.
Une jeunesse sans trop d’histoires, avec tout de même, mes deux parents violents dans leurs mots et dans leurs coups (fessées et martinet, une fois un œil au beurre noir), et mon frère hypocondriaque.
Heureusement, mes parents travaillants tous les deux, j’ai pu passer les près de mes dix premières années, dès l’âge d’un an, chez ma nounou Colette et son mari Gaby. Dix longues et très bonnes années en leur compagnie, tout en allant à l’école d’Ayze, le petit village où j’ai longtemps habité, en dessous de la montagne du Môle.
A la télévision, c’était RécréA2 avec Dorothée, Ariane, Corbier et Jacky, mes idoles d’enfance. Il y avait "Les mystérieuses cités d’or", "Goldorak", "Heidi", "Candy Candy" ou encore "Les mondes engloutis ", "Gigi" et "Bibifoc".
Puis le collège, où mes camarades de classe se moquaient de moi car je chantais "Bioman" ou "Hélène". J'étais "différent".
Ma différence, c'est que contrairement à tous les autres élèves qui étudiaient plus ou moins consciencieusement, moi je rêvais.
Je rêvais d'un avenir où je serai chanteur, artiste, clown ; je n'étais pas "dans le moule".
Je commence à me trouver "anormal". Je me révèle homosexuel vers 14 ans. Je ne travaille pas très bien au collège, plus ou moins 12 de moyenne générale, mais toujours entre 15 et 18 en français (si mes souvenirs sont bons).
Mon père est souvent violent, ma mère me crie régulièrement dessus. Mon petit frère, quant à lui, est choyé.
« Que vas-tu faire plus tard dans ta vie ? » me serine mon père régulièrement. « Je ne sais pas, mais sûrement acteur, chanteur, et végétarien, les animaux ont droit à la vie tout comme nous ! »
Je me retrouve à quitter le collège après ma 4ème , mon père m’a trouvé un CAP de pâtissier, je ne dis rien, je n’en ai pas l’envie, mais à l’époque, je ne savais pas dire non, surtout pas à mon père. J’ai eu mon CAP avec tout juste la moyenne, et n’ai jamais exercé dans ce métier ensuite dans ma vie. A 17 ans, pour compléter à contre cœur la pâtisserie, je cherche à faire un CAP de boulanger ; un patron me propose plutôt de faire mes études en tant que vendeur. Je préfère nettement, et à l’heure d’aujourd’hui, je pense pouvoir être un excellent vendeur. J’ai donc obtenu mon 2ème CAP avec je pense de bonnes notes générales, et en seulement 1 an, contre 3 pour la pâtisserie. Mais malgré cela, je ne savais toujours pas quoi faire de ma vie, j’étais artistique, pas manuel.
Je pars faire l’armée à Metz en juillet 1996. J’en suis quasiment expulsé pour homosexualité. C’était mieux pour moi, on m’avait mis au bar, et je subissais les insultes des autres jeunes de 18-20 ans. Être gay à l’armée dans les années 90, très difficile à vivre. J’ai été réformé en octobre 1996 et suis rentré chez mes parents. Mon père recommence vite à me pousser au travail. Je fais 2 mois d’intérim en usine. La vallée de l’Arve est réputée pour sa qualité dans le monde du décolletage, et je me retrouve à nettoyer des pièces 8 heures par jour dans une usine à 20 minutes en voiture de chez mes parents. J’obtiens d’ailleurs mon permis de conduire en novembre 1996, et à ce jour, je n’ai jamais eu de véritable accident. Juste une fois où, à l’arrêt sur une avenue parce qu'un conducteur en voiture devant moi faisait une manœuvre pour se garer, une jeune femme me rentra par l’arrière, et j’ai été pris en sandwich ; voiture hors d’usage. Puis une 2ème fois, en redémarrant bêtement à 5 kilomètres heure à l’entrée d’un rond-point, j’ai légèrement éraflé le pare-chocs du véhicule devant moi, et le conducteur a voulu faire un constat. J’ai alors perdu mes 50% de bonus, que j’ai assez vite récupéré depuis car je n’ai plus du tout eu à ce jour d’accident. J’ai une bonne conduite, fluide, je respecte les limites de vitesse, bien que j’ai tout de même eu 2 amendes pour de légers excès de 4 ou 5 kilomètres heure, en roulant à 95-96 au lieu de 90, sur une route avec un radar tout spécialement placé sur une ligne droite sans aucun danger, exprès à un endroit bien précis, comme c'est si bien le faire notre état français pour engranger de l'argent facilement.
J’en reviens à mon travail. Après avoir fait 2 mois à l’usine, je suis embauché dans un restaurant, où j’apprends « sur le tas », le métier de cuisinier. Je préfère nettement à la pâtisserie. Je prépare le plat du jour, la carte, les entrées, les desserts. Je m’occupe de la vaisselle et de la bonne tenue de la cuisine. Je suis sous payé pour tout le travail que j’accomplis dans ce restaurant, « l’Elhina », à Marignier, à moins de 10 minutes de chez mes parents.
Je me trouve un copain, mon premier amour, Bruno, que je n’ai jamais oublié à ce jour. Ma mère avait mis à bout Bruno, et il m’avait quitté au bout de 9 mois d’une rare intensité. Aujourd’hui, Bruno est paraplégique et sur une chaise. Il est malheureusement tombé d'un arbre en élaguant des branches. J'ai toujours de l'affection pour lui à l'heure d'aujourd'hui.
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Suite au prochain épisode :)